Huis-clos • Amélie Chassary et Lucie Belarbi • Festival Circulation(s) (série)

Les belles histoires naissent souvent de belles rencontres. Cette série, présentée au festival Circulation(s) en est l'exemple parfait. Amélie Chassary, photographe, et Lucie Belarbi, plasticienne, auraient pu ne jamais se croiser, tant leurs domaines d'activité semblent éloignés. Et pourtant, ils ne sont pas si différents. Et plus encore, ils se complètent. C'est la raison pour laquelle une collaboration a pu être imaginée, reposant sur la mise en commun de deux savoir-faire. Elles me confient : "Nous avons su unir nos personnalités, nos univers artistiques et mettre au service nos savoir-faire techniques pour créer notre œuvre unique. Nous nous sommes associées durant trois ans pour réaliser cette série de photographies plasticiennes en suivant des objectifs communs". Toutes deux insistent d'ailleurs sur l'idée de collaboration, et non de "duo", pour cette série. "Huis-clos est une expérience artistique. Le terme "duo" ne définit pas cette expérience, dans le sens où nous avons chacune un travail artistique personnel en dehors de Huis-clos et que nous avons chacune vécu d'autres expériences de collaboration artistique", précisent-elles.

En échangeant avec Amélie lors du vernissage du festival Circulation(s), je note très vite que cette expérience fut très bénéfique, dans le sens où elle a permis à chacune de s'ouvrir à l'autre, et à son univers. "Lorsque nous avons décidé de collaborer, nous avons du apprendre à écouter et comprendre les univers de chacune, les personnalités et les sources d'inspiration de chacune. Nous avons pris le temps de discuter et de se remettre en question régulièrement pour que nos deux personnalités artistiques se rencontrent et ne fassent plus qu'une. Cette étape d'humilité était primordiale. Ensuite, notre collaboration est devenue naturelle et satisfaisante", avouent-elles.

La dimension atemporelle de ces photographies est assurément l'une de leurs forces. Elles ne suivent pas d'époque en particulier - malgré quelques éléments évocateurs - ni de tendance évidente. Elles évoluent avec le temps et nous évoluons avec elles. Sur ce point, Amélie et Lucie me confient : "Avec le projet Huis-clos, nous ne souhaitions pas fixer les mises en scène imaginées dans un espace temps. La série inscrit les personnages dans les rituels et les coutumes familiales transmises au travers des générations. Les gestes que nous avons représentés sont simples et intemporels. Nous n'avons pas choisi de fixer un discours social, mais nous souhaitions développer un regard sincère sur nos personnages. Nos photographies s'adressent à tous et invitent les spectateurs à s'interroger, s'émouvoir, se souvenir et s'approprier les scènes de vie".

Propos recueillis par Gérald Vidamment

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