Corps éthérique • Ivano Coltellacci (série)


par Gérald Vidamment, le Jeudi 3 Mai 2012


LE RÉVÉLATEUR #21. Dès ma première rencontre avec Ivano, j’ai ressenti sa passion pour le corps, bien plus pour l’énergie qu’il libère que pour de simples enchaînements de lignes et de courbes. Cette série baptisée « Corps éthérique » mêle avec grâce le sens, l’énergie et l’émotion. Chaque détail, chaque rayon naissant, y est négocié avec justesse.


© Ivano Coltellacci - Tous droits réservés
Rendre visible l’invisible afin de mettre en scène un échange vital et subtil entre le corps physique et la nature nourricière.
Tel est le défi qui a poussé Ivano Coltellacci à réaliser cette série d’images étrangement énergisantes, où la gestion délicate de la lumière devient la clé d’une osmose réussie. « J'ai commencé par photographier la condition humaine, dans la rue, avant de m’intéresser au corps. Fin 2007, j’ai ressenti le besoin de passer de la photo volée à la théâtralité du corps. De me séparer du témoignage, de la présomption de vérité de la photographie afin de laisser parler mon imaginaire, en tissant un lien entre le réel et l’absurde, l’onirique, l’utopique, le fictif », me confie Ivano. « Je m’intéresse au corps dans son ensemble, même dans ce qui semble invisible. Un corps qui finalement n’a plus de limites manifestes car il se relie à l’environnement pour se souder avec lui dans une sorte de résonance, de sonorité globale, intégrale. Le corps éthérique est ce corps invisible qui nous entoure. C’est l’un des sept corps subtils, la première chose que l’on peut ressentir et qui appartient au monde invisible. Le corps devient alors le point de jonction des canaux de l'énergie vitale ». Et c’est précisément là qu’Ivano réussit son pari, en mettant admirablement bien en lumière cette « zone de contact » où se fait l’échange de fluides énergétiques entre la plante et le corps, s’étant abandonné. Le choix d’un fond uniforme, vide, est délibéré. « Je souhaitais réduire à l’essentiel ce concept avec des images les plus minimalistes possibles ». On en oublierait presque que le corps est nu. « Ce que je cherche à faire avec la photographie est de provoquer une vision esthétique du corps, où la sexualité est secondaire, et où seul compte le retour émotionnel. Car après tout, comment un corps peut-il être beau si aucune émotion n’est ressentie et si l’esprit s’arrête à la forme », questionne Ivano.

Cette œuvre a été réalisée grâce à la rencontre et à la participation de Julia Jolly.

© Ivano Coltellacci - Tous droits réservés

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