Lost in… Arles : Compétence Photo défie Julien Dumas


par Harl, le Lundi 4 Juillet 2016



© Julien Dumas - cliquez pour agrandir
Julien Dumas : En 2012, le photographe Julien Dumas présenta son premier Lost in…. Depuis, sa série photographique s’est très régulièrement étoffée de nouvelles scènes, aussi énigmatiques les unes que les autres, laissant ainsi le champ libre au spectateur d’imaginer l’histoire se déroulant devant ses yeux.
Et alors, je me suis dit : pourquoi ne pas lancer le défi à Julien Dumas de réaliser un Lost in… Arles. Alors, je lui ai lancé. Et il l’a rattrapé. Rendez-vous donc incessamment sous peu pour découvrir l’image. En attendant, Julien a répondu à quelques-unes de mes interrogations.

Harl : Comment a germé l’idée de la série Lost in ?

© XGP
JD : Mon premier travail se focalisait sur des portraits figés, assez inertes ; pour cette seconde série, j’ai eu envie d’élargir ce champ de vision, faire découvrir aux spectateurs l’environnement des personnages, présenter leur terrain de jeu.
Mon but est de laisser au public la liberté de devenir un peu le scénariste de l’image, qu’il puisse créer sa propre interprétation, son propre dénouement.
En matière de réalisation, il y a un côté très intéressant également, la conception de chaque image est très similaire au processus de création d’une scène de film. Du storyboard aux choix des personnages en passant par de (très long) repérages… C’est une activité complète !

Harl : La série Lost in a débuté voilà déjà quatre ans. En moyenne, tu réalises une nouvelle image tous les trois mois en moyenne. Qu’est-ce qui te motive à poursuivre une telle série ?

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JD : Quand je travaille sur une image, je me focalise sur celle-ci ; toute mon attention va être portée sur la scène en cours ; j’ai beaucoup de mal a envisager deux projets simultanément. Chaque scène est donc une sorte de renouveau. J’ai toujours cette même exaltation en début de projet… avec cette envie que tout se réalise très vite !
Avec la série Lost in… je me suis fixé une limite de trente images, je pense que c’est un bon chiffre pour ce projet.
Actuellement, je suis en contact avec des éditeurs avec qui nous discutons des possibilités de sortir un livre pour 2017.

Harl : À l’occasion des Rencontres, nous t’avons lancé le défi de réaliser une nouvelle image « Lost in... Arles » durant le festival, que tu as accepté. Comment travailles-tu pour faire naître une nouvelle image ?

JD : C’est effectivement un défi ! Habituellement, une image demande entre deux et trois mois de préparation ! Pour ce « Lost in… Arles » je dispose de seulement quatre jours… Quatre jours durant lesquels je devrais trouver personnages, scène, lieu, équipe technique… sans être sur place !
Le processus de création démarre toujours par un bloc-note, une suite d’envies écrite au fur et à mesure ; parfois de simples mots ou indications sur des détails.
J’ai ensuite besoin de visualiser ce que je souhaite faire ; vient alors l’étape du croquis, cela me permet de partager une idée assez précise avec les différents intervenants.
Pour finir, je commence le travail de repérage, sans doute l’étape la plus longue, trouver le lieu idéal, trouver les personnages, les assistants, les accessoires…

Harl : La séance va se dérouler à la tombée de la nuit. Quels conseils donnerais-tu aux photographes pour réussir un shooting dans ces conditions ?

JD : J’affectionne particulièrement ce moment ; le crépuscule est pour moi la bascule entre deux mondes. L’aube est également un moment très intéressant, beaucoup plus complexe à exploiter en mise en scène. En travaillant le matin, la mise en place de la scène doit alors se faire de nuit, tout doit être prêt pour la petite dizaine de minutes qui nous intéresse. Une bonne préparation est primordiale ! J’aime sur une image que tout soit visuellement « accessible », offrir le maximum de détails dans un décor.
Première conseil : travailler avec un trépied. Comme nous sommes en basse lumière, les vitesses d’obturation sont souvent très lentes. Le pire ennemi que l’on puisse rencontrer est bien sûr le vent, la moindre brise apportant un manque de netteté (cheveux, herbes, etc.).
En matière d’éclairage, je suis adepte de lumière continue, j’aime voir la scène telle quelle sera capturée. Pour ce faire, j’utilise des carrés de LED autonomes, très pratique et abordable. C’est d’ailleurs parfait pour éclairer un intérieur de véhicule, par exemple.
Comme sur un tournage, toutes les astuces sont bonnes à prendre, de simples petits artifices peuvent métamorphoser votre scène.
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Harl : Julien, es-tu un bon cuisinier ? Et sais-tu si le chef Julien Dumas du Lucas Carton à Paris - ton homonyme parfait - est un bon photographe ?

JD : Sur deux Julien Dumas, un seul sait cuisiner… Je vous laisse deviner lequel !

Sur ce, Julien ne conclut rien. Il a la bouche pleine. Julien vient de le resservir.
À gauche : Julien Dumas. À droite : Julien Dumas

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