© Dan Aucante
C'était le 7 mai dernier. Il y a déjà bien longtemps. Nous étions en plein confinement, même si, comme l'indiquait alors Olivier Bourgoin dans un post sur Facebook, "la fin du confinement approche". Olivier est directeur de l'Agence Révélateur. Ce jour-là, il était entouré des photographes qu'il représente. Au-delà de la photo de famille que cette visio-photographie - quel étrange terme-miroir, n'est-ce pas ? - représente, c'est ce bouquet de sourires qui m'a interpelé. Alors qu'il était question d'expositions annulées, de publications décalées ou encore de projets suspendus ce sont des visages radieux que l'on découvre sur l'image. Joyeuse contradiction ? Peut-être pas. Je crois plutôt qu'Olivier fait partie de ces personnes qui savent. Retourner une situation, même critique. Rassurer. Et réinventer, ensemble.
Certes, l'avenir est aujourd'hui baigné d'incertitudes. "C’est compliqué", me confie-t-il. "Au niveau de l’agence, nous avons été obligés d’annuler des expositions et une publication. J’espère qu’il ne s’agit en fait que d’un décalage. Mais il va y avoir pléthore d’événements à reprogrammer ; les plannings vont donc être particulièrement difficiles à tenir pour les galeries, les institutions et également les festivals. Et puis, dans quel esprit se fera ce déconfinement ? Avec un accès limité du public ? La suppression des vernissages ? Je crains que l’ambiance soit un peu plombée par les mesures sanitaires de distanciation. Dans ces conditions, faut-il investir dans des événements sous contrainte d’audience ? Faut-il investir dans la production de nouveaux travaux pour les photographes, alors que les prochains mois risquent d’être très difficiles, pour les galeries notamment, et plus généralement pour l’ensemble du domaine artistique ?"
Face à l'avalanche de questionnements, Olivier a décidé de prendre les devants. "Cette situation inédite nous oblige à penser à d’autres modes de diffusion, de monstration et de vente. Si la crise sanitaire perdure, nous serons contraints à cette réflexion, contraints de sortir de nos « habitudes ». Il faudra inventer. Quoi, je ne sais pas encore… Je suis un peu désemparé. Mais aussi heureux de toutes les idées et projets qui sont nées au cours de ces huit dernières semaines."
Face à l'avalanche de questionnements, Olivier a décidé de prendre les devants. "Cette situation inédite nous oblige à penser à d’autres modes de diffusion, de monstration et de vente. Si la crise sanitaire perdure, nous serons contraints à cette réflexion, contraints de sortir de nos « habitudes ». Il faudra inventer. Quoi, je ne sais pas encore… Je suis un peu désemparé. Mais aussi heureux de toutes les idées et projets qui sont nées au cours de ces huit dernières semaines."
J'ai dix ans
En cette année 2020, l'Agence Révélateur fête ses dix ans d'existence, au cours desquelles elle a mené de très nombreux projets d'exposition, d'édition et d'accompagnement d'événements en matière de communication. "Nous avons prévu pas mal de choses en termes d’expositions et de publications à cette occasion. Mais là encore certains projets sont décalés ou reportés. Nous croisons les doigts pour que l’exposition « J’ai dix ans », que nous devions dévoiler à Arles durant la première quinzaine de juillet, puisse être présentée à Paris à l’automne, dans le même très beau lieu qui devait l’accueillir. Cette exposition réunit les photographes de l’agence autour du thème de l’enfance. C’est un thème qui traverse leur démarche particulière, avec des propositions très variées sur le fond et dans la forme."
Cette année sera également l'occasion de promouvoir les projets personnels des photographes de l'agence. "Estelle Lagarde présentera une des ses dernières séries en date, « Au Château », à la Little Big Galerie, à Paris, tandis qu'Irène Jonas sera exposée par la Galerie Thierry Bigaignon, en novembre, un livre lui étant consacré aux éditions de Juillet. Michaël Serfaty et Dan Aucante auront quant à eux des expositions à Marseille à l’automne. Et nous participerons également à la foire Photodoc à Paris. Elle devrait être programmée d’ici la fin de l’année, alors qu’elle devait avoir lieu fin avril", ponctue Olivier.
Très impliqué dans de multiples projets d'édition, Olivier reste lucide sur le monde du livre de photographie. "Je pense surtout que cela va être difficile pour les éditeurs indépendants qu’il faut soutenir au maximum en achetant directement leurs livres sur leurs sites internet respectifs ou dans les librairies indépendantes. J’ai peur que les géants du net ne prennent encore plus de place, laissant peu de chance aux éditeurs qui prennent des risques en publiant des artistes émergents ou en soutenant des travaux d’auteurs moins grand public. Et en même temps (tiens !) cela nous oblige aussi à penser à une édition de proximité, avec des livres de moindre tirage, un retour à l’objet livre... Là encore, il va falloir inventer si la crise perdure."
Quoi qu'il en soit, quoi qui l'arrive, nous n'allons pas bouder notre plaisir de souhaiter un anniversaire mémorable à l'Agence Révélateur et à son géniteur, Olivier Bourgoin, celui "qui a su créer l'aventure", pour reprendre les mots d'Irène Jonas. D'ailleurs, sans doute aimeriez-vous mettre un nom sur chacun des visages de la visio-photographie - décidément, ce terme me turlupine - ci-dessus. Allons-y, de gauche à droite, puis de haut en bas : Damien Guillaume, Dan Aucante, Michaël Serfaty, Irène Jonas, Christine Delory-Momberger, Laure Pubert, Valérie Gondran, Olivier Bourgoin et Estelle Lagarde.
Cette année sera également l'occasion de promouvoir les projets personnels des photographes de l'agence. "Estelle Lagarde présentera une des ses dernières séries en date, « Au Château », à la Little Big Galerie, à Paris, tandis qu'Irène Jonas sera exposée par la Galerie Thierry Bigaignon, en novembre, un livre lui étant consacré aux éditions de Juillet. Michaël Serfaty et Dan Aucante auront quant à eux des expositions à Marseille à l’automne. Et nous participerons également à la foire Photodoc à Paris. Elle devrait être programmée d’ici la fin de l’année, alors qu’elle devait avoir lieu fin avril", ponctue Olivier.
Très impliqué dans de multiples projets d'édition, Olivier reste lucide sur le monde du livre de photographie. "Je pense surtout que cela va être difficile pour les éditeurs indépendants qu’il faut soutenir au maximum en achetant directement leurs livres sur leurs sites internet respectifs ou dans les librairies indépendantes. J’ai peur que les géants du net ne prennent encore plus de place, laissant peu de chance aux éditeurs qui prennent des risques en publiant des artistes émergents ou en soutenant des travaux d’auteurs moins grand public. Et en même temps (tiens !) cela nous oblige aussi à penser à une édition de proximité, avec des livres de moindre tirage, un retour à l’objet livre... Là encore, il va falloir inventer si la crise perdure."
Quoi qu'il en soit, quoi qui l'arrive, nous n'allons pas bouder notre plaisir de souhaiter un anniversaire mémorable à l'Agence Révélateur et à son géniteur, Olivier Bourgoin, celui "qui a su créer l'aventure", pour reprendre les mots d'Irène Jonas. D'ailleurs, sans doute aimeriez-vous mettre un nom sur chacun des visages de la visio-photographie - décidément, ce terme me turlupine - ci-dessus. Allons-y, de gauche à droite, puis de haut en bas : Damien Guillaume, Dan Aucante, Michaël Serfaty, Irène Jonas, Christine Delory-Momberger, Laure Pubert, Valérie Gondran, Olivier Bourgoin et Estelle Lagarde.