Quand le Prix Beaurepaire poétise le monde d'aujourd'hui


par La rédaction, le Vendredi 3 Septembre 2021


© Caroline Bouyer
Voilà déjà plus de vingt ans que Thérèse Gutmann, amatrice et collectionneuse d’art, a créé une association et un espace où les artistes exposent leurs oeuvres et s’exposent au public, sur la scène artistique parisienne. Ouvert à toutes les expressions artistiques, c'est l'Espace Beaurepaire, à Paris, à côté du canal St Martin et de la Place de la République.

En 2014, Thérèse Gutmann qui, voulant ancrer un peu plus et de manière affirmée l'Espace Beaurepaire dans l'actualité de l'art contemporain, a décidé de créer le Prix Espace Beaurepaire qui met en avant les artistes qui ont exposé à l’Espace. Il est décerné depuis 2015 tous les deux ans en alternance avec le Prix Espace Beaurepaire-Ecole Boulle. Compétence Photo soutient ce très beau prix depuis sa création en tant que média et membre du jury.

Pour l'édition 2021, le Prix doté en numéraire a été décerné en novembre dernier et donne lieu à une exposition des finalistes et de la lauréate à l’Espace Beaurepaire du 31 août au 5 septembre 2021. La thématique de cette édition : Poétiser le monde d'aujourd'hui. C'est l'artiste Caroline Bouyer qui a remporté cette année le Prix Beaurepaire avec ses "Mondes flottants". "Le choix de ce titre est un clin d’oeil au Japon et une réponse au thème de cette seconde trilogie « l’empire des sens, l’empire des signes » dont le titre fait référence au film japonais de 1976 réalisé par Nagisa Ōshima et au livre de Roland Barthes publié en 1970", explique Caroline Bouyer. "Pour répondre au thème « Poétiser le monde d’aujourd’hui » en partant du postulat que la parole poétique échappe à l’impératif de produire du sens, ignore les injonctions et la communication, j’ai fait le choix de montrer une série de dessins où se réinventent des paysages oniriques. Ce sont des « mondes flottants » entre réalité et imaginaire, composés d’une multitude de signes et fragments que je prélève en me promenant dans la vie, un carnet à la main.
Ces représentations traduisent un désir commun dans nos sociétés actuelles, d’une marche à contre sens, à l’envers de celle d’un milieu civilisé et urbanisé. Cette série illustre l’aboutissement d’un retrait régulier et d’un abandon aux pouvoirs de l’imaginaire et de l’errance."


Vernissage vendredi 3 septembre à partir de 19h.

Prix Beaurepaire
du 31 août au 12 septembre 2021
Espace Beaurepaire
28, rue Beaurepaire 75010 Paris
Horaire d'ouverture de l'exposition : mardi au samedi de 13h à 20h, dimanche de 12h à 18h

www.espacebeaurepaire.com

© Caroline Bouyer

© Caroline Bouyer

Les finalistes

Les quatre finalistes du Prix Beaurepaire pour cette édition sont : Clémence Arnold (peinture et vidéo), Saskia Bertrand (photographie), Solenn Marrel (dessin), Elisabeth Raphaël (peinture et sculpture). En photographie, Saskia Bertrand s'est distinguée avec un travail intitulé "Vestiges du jour dans les sanatoriums de l’ex-URSS". Comme elle l'explique, "Tour à tour lieux de repos, de rééducation et de vacances, les sanatoriums ont fleuri dans les républiques méridionales de l’URSS au XXe siècle. Abandonnés après la dislocation de l’empire soviétique, ils portent la marque du lent délitement de l’ex-URSS à l’orée du XXIe siècle et de l’éternelle nostalgie des diasporas russes d’hier et d’aujourd’hui. Mais qu'est-ce qui explique au juste le charme de cette ère qui s'estompe devant une nature reconquérante ? La nostalgie de journées passées dans une campagne conquise au-delà des horizons infinis de la plaine russe ? L’éclos d’une architecture singulière à l’abri de l'influence occidentale ? Un décor pour fond de scène non pas en trompe-l’oeil mais en grandeur nature ?"

© Saskia Bertrand