Sean Bullshit signe pour la saison 2 d'Arlala (vidéo épisode zéro)


par Harl, le Dimanche 3 Juillet 2016



En prévision de l’édition 2016 du festival, j’ai rencontré Alexandre Liebert, aka Bullshit. Sean Bullshit. Officiant pour la nouvelle saison de la websérie Arlala, ce personnage haut en couleur est bien décidé à couvrir l’événement par tous les moyens. À sa manière. Selon ses règles. Et avec comme unique dispositif sa caméra. Un verre dans l’autre main.
Tout au long de la semaine, du 4 au 10 juillet, je vous présenterai donc une sélection des nouveaux épisodes de la saison 2 d’Arlala, réalisée par Alexandre Liebert en partenariat avec OAI13 et Studio Cheese.


Harl : Arlala revient pour une nouvelle saison et cela nous réjouit tous, sincèrement. Mais dis voir, juste entre nous, c’est quoi Arlala ?

© Émilie Arfeuil
Alexandre Liebert : Arlala c'est une soupape de décompression, une websérie improvisée faussement préparée, un moment de liberté totale, pour moi et pour son public. Et cela doit rester ainsi. On part cette année sur la saison 2 mais je ne saurai pas avant la veille au soir de l'année prochaine s'il y aura une saison 3. Quoique, la saison 8 est déjà écrite...
J'ai créé Arlala parce que je ne voulais pas m'ennuyer à Arles. Je ne suis pas comédien, je ne suis pas humoriste, je galère et je sue comme une aubergine en gratin pour réaliser chaque épisode ; mais quand j'entends après les gens, dans les rues arlésiennes, fredonner le générique d'Arlala ou répéter en se marrant mes gimmicks, moi ça me donne envie de continuer à expérimenter mes conneries.

Harl : Réaliser une websérie décalée, ce n’est pas très sérieux. La photographie en revanche est un métier sérieux. N’est-il point pas ?

AL : Réaliser une websérie décalée est plus sérieux qu'on ne le pense. Je me mets d'une certaine manière en danger en montrant ma bouille, et en parlant d'un univers qui n'est pas le mien. Et puis il faut deux ou trois compétences pour parvenir à réaliser une vingtaine d'épisodes en sept jours, les écrire, les tourner, les jouer, les monter comme un grand solitaire, tout en essayant de penser à manger, pisser, dormir...
La photographie, par contre, n'a rien de sérieux, vraiment rien. On s'extasie devant des clichés uniques alors qu'en vidéo j'en prends vingt-cinq à la seconde ? Franchement, sont à la bourre niveau technologie les photographes...

Harl : Que comptes-tu nous raconter cette année que tu ne nous aurais pas déjà dit l’année dernière et presqu’à peine dévoilé dans la future saison 3 ?

AL : Tout et rien, plus ou moins. L'année dernière je n'ai rien raconté au final. J'ai parlé de gens qui crevaient à cause de la canicule, du nombre de clous plantés dans les murs, de la fraîcheur des bières en terrasse. Cette année j'ai décidé de m'attaquer à quelque chose de plus pertinent : la photographie. En effet, j'ai découvert en toute fin des Rencontres, l'année dernière, qu'il y avait plusieurs expos dans la ville, en IN ou en OFF, et qu'il y avait aussi pas mal de photographes qui se baladaient dans les rues de la ville. Alors cette année je vais prendre sur moi, et tenter de parler un peu de photo. Ou pas.

Harl : [SPOILER] La fin de la saison 1 nous a quelque peu laissé sur notre faim. Sans pour autant tout divulgâcher, peux-tu nous révéler la trame des toutes premières minutes du premier épisode de la saisons 2 ?

AL : À la fin de la saison 1 tout le monde meurt. Mon personnage, mais aussi Michel et Sophie, mes compères schizophréniques. Donc cette année on recommence à zéro. Et comme l'année dernière, je ne sais pas où je vais. Je vais improviser à 75 %. J'ai déjà quelques épisodes pré-écrits, mais je ne sais pas si et quand je vais les tourner, les monter. J'ai prévu quatre rubriques différentes, assez génériques pour que je puisse tout y fourrer. La seule chose que j'ai réellement gravé dans le marbre, c'est mon personnage, Sean Bullshit.

Harl : En dehors d’Arlala, il est dit que tu as tout au long de l’année une activité riche et dense, notamment dans le domaine de la vidéo. Suis-je bien informé ?

AL : Vous l'êtes en effet. Et pour boucler la boucle je reviens sur mes premiers mots : "soupape de décompression". Arlala c'est ma soupape de l'année, pour me libérer l'esprit, aller à l'opposé de ce qui m'anime le reste de l'année. Car le reste de l'année, je suis réalisateur de documentaires, avec des thématiques super joyeuses : le post-trauma, la résilience, les résultantes psychologiques d'un génocide, d'un conflit, d'une guerre, etc. Je travaille en ce moment sur un projet avec Michel Slomka, photographe, sur la communauté Yézidie au Kurdistan irakien, plus précisément dans la région de Sinjar. Et avant ça j'ai réalisé un projet au Cambodge avec Émilie Arfeuil, photographe : Scars of Cambodia, le portrait d'un Cambodgien qui a vécu prison, tortures etc durant le régime Khmer Rouge.

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