Comment se déroule La Correspondance Visuelle ?

Je l'avais promis à certains d'entre vous mais, je l'avoue, j'avais également l'envie depuis un moment de vous présenter l'envers du décor de ce projet qui, une fois n'est pas coutume, me tient particulièrement à cœur.

Pour Marc Montméat et moi-même, la tâche n'est pas simple car quelque peu nouvelle. Rassembler trente photographes d'univers très différents autour d'une idée commune n'est pas anodin. Une organisation rigoureuse est de mise. Et mieux vaut penser à tous les détails avant de débuter la correspondance.

En découvrant les 350 dossiers déposés pour l'appel à projet, Marc et moi n'avions pas le désir de sélectionner immédiatement les vingt-neuf photographes qui participeraient à la correspondance. L'objectif pour nous était plutôt de réaliser dans un premier temps une large sélection de dossiers et d'identifier quelques photographes seulement afin de débuter immédiatement le projet. A l'heure où j'écris ce texte, il nous reste encore à sélectionner de manière définitive six photographes.
Les sélectionnés sont alors contactés au fur et à mesure afin de se tenir prêts pour participer au projet.

Pour mieux comprendre ce choix, il me semble important de vous présenter la manière dont nous procédons, jour après jour. La Correspondance Visuelle a débuté le 15 septembre avec une photo de Marc. Celle-ci a été soumise à un premier photographe dont l'univers photographique nous semble proche, de près ou de loin suivant les séries et les thèmes abordés, du travail de Marc. Mais en recevant cette photo, le photographe ne sait que peu de choses. Lui sont fournis une photo et un titre. A lui de nous proposer cinq photos, couleur ou noir et blanc, répondant à l'image proposée. Il peut tout aussi bien s'agir d'un rappel de couleur, d'une forme, d'un objet, d'une ambiance, d'une lumière ou encore du cadrage ou du sujet, principal ou secondaire.

Pour rassembler ces cinq photos et nous les faire parvenir, le photographe ne dispose que d'une journée. Un temps extrêmement court qui ajoute une certaine pression à l'auteur. Rassurez-vous, tous le vivent très bien pour l'instant, certains en tirant même profit.

Une fois les photos reçues s'entame une discussion entre Marc et moi. L'idée est alors de confronter nos ressentis, d'échanger sur chaque image pour enfin se mettre d'accord sur celle qui nous semble le mieux répondre à la précédente. Ce choix s'effectue en réalité en deux temps. Tout d'abord, nous considérons les deux photos qui se suivent, se "correspondent". Ensuite, nous replaçons la photo retenue dans l'ensemble de la Correspondance Visuelle en cours (nous sommes les seuls à disposer d'une vue globale de la Correspondance). L'objectif est d'éviter d'éventuels retours en arrière dans la correspondance et de pouvoir, au contraire, aller dans le sens de la découverte.
Vient ensuite le choix du photographe suivant à qui nous allons soumettre la photo retenue. Là encore une nouvelle discussion commence. Cette fois, le défi est d'identifier le photographe qui sera le plus à même pour répondre à son tour. Dans la mesure du possible, nous choisissons un photographe aux univers les plus variés possibles afin qu'il ait toute latitude pour nous proposer de belles images. Car il ne s'agit bien évidemment pas de "piéger" un photographe en lui soumettant une photo à laquelle aucune de ses images ne pourrait a priori faire office de suite de l'histoire débutée.
Une fois le photographe suivant choisi, il est immédiatement recontacté et peut alors débuter sa sélection.

Et ainsi de suite durant les trente jours que dure la Correspondance Visuelle, sept jour sur sept.


Gérald Vidamment



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