À l'occasion des Zooms 2020 organisés par le Salon de la Photo à Paris, la série Re-cycle de Marion Saupin a été retenue par Gérald Vidamment, rédacteur en chef de Compétence Photo afin de concourir pour les Prix de la Presse et Prix du Public. Si la série compte à l'origine dix images sélectionnées pour les Zooms, Marion Saupin a récemment réalisé deux nouvelles images, présentées en exclusivité sur Compétence Photo. La seconde se nomme sobrement Masques. Cette nouvelle séance de prise de vues est l'occasion de lever le voile sur la manière dont Marion Saupin travaille, de la confection des accessoires de la série Re-cycle à la réalisation des clichés.
"J'ai souhaité réaliser cette image car comme beaucoup, je suis outré de voir traîner partout des masques jetables", explique Marion. "Dans les rues, dans la nature, dans les océans... Ils n'ont rien à faire là. En ces temps compliqués, se protéger oui, mais pas au détriment de la planète ! Constater l'indifférence de certaines personnes m'envahit de colère et de tristesse. Cette image exprime le fait que beaucoup de gens ne veulent pas voir, ignorent volontairement ce que nous infligeons à la planète depuis des années. La crise sanitaire actuelle nous montre pourtant un lien évident avec ce que nous faisons subir à la planète. L'écologie est aujourd'hui bien trop mise de côté.
La prise de vues était plus amusante que le message qu'elle véhicule. Sous ses masques, Tifaine posait « à l'aveugle » ; ce n'était pas toujours simple pour la guider ; ça faisait d'elle une créature sans visage, vraiment étrange."
Pour Tifaine, "c'était très drôle de shooter à l'aveugle. Je n'avais jamais été "momifiée" avec des masques. Le rendu sera peut-être plus oppressant que la façon dont je l'ai vécu. J'espère que cette série permettra de faire bouger, faire remuer un peu les entrailles de certaines personnes, faire naître plus d'empathie vis-à-vis de la nature et des animaux et un peu d'émotion."
"J'ai souhaité réaliser cette image car comme beaucoup, je suis outré de voir traîner partout des masques jetables", explique Marion. "Dans les rues, dans la nature, dans les océans... Ils n'ont rien à faire là. En ces temps compliqués, se protéger oui, mais pas au détriment de la planète ! Constater l'indifférence de certaines personnes m'envahit de colère et de tristesse. Cette image exprime le fait que beaucoup de gens ne veulent pas voir, ignorent volontairement ce que nous infligeons à la planète depuis des années. La crise sanitaire actuelle nous montre pourtant un lien évident avec ce que nous faisons subir à la planète. L'écologie est aujourd'hui bien trop mise de côté.
La prise de vues était plus amusante que le message qu'elle véhicule. Sous ses masques, Tifaine posait « à l'aveugle » ; ce n'était pas toujours simple pour la guider ; ça faisait d'elle une créature sans visage, vraiment étrange."
Pour Tifaine, "c'était très drôle de shooter à l'aveugle. Je n'avais jamais été "momifiée" avec des masques. Le rendu sera peut-être plus oppressant que la façon dont je l'ai vécu. J'espère que cette série permettra de faire bouger, faire remuer un peu les entrailles de certaines personnes, faire naître plus d'empathie vis-à-vis de la nature et des animaux et un peu d'émotion."
VOTEZ pour Marion Saupin et sa série intitulée "Re-cycle".
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INVITATION Pour vous remercier de votre vote, vous recevrez prochainement par mail une invitation au Salon de la Photo 2020, qui se tiendra du 5 au 9 novembre 2020.
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Le making-of de la séance studio (vidéo)
Pourquoi avoir choisi Marion Saupin ?
C’est l’histoire d’une myriade d’objets jetables et d’emballages à utilisation unique ; tous certifiés non garantis à vie. À en croire notre folie consumériste, ils seraient néanmoins absolument indispensables à notre bien-être. Tantôt contenants, tantôt contenus, ils envahissent la planète, capitonnent les fonds marins, et finissent par gagner notre indulgence, se rendant alors avantageusement invisibles.
Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent ; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire ; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver ; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée.
Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé.
Gérald Vidamment
Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent ; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire ; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver ; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée.
Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé.
Gérald Vidamment
Les photos de la séance de prise de vues
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Les croquis de Marion
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