Cuillères "Elles sont tristement photogéniques... On en oublierait presque la catastrophe qu’elles engendrent. Je les voyais presque comme un bijou ; c’est pour cette raison que j’en ai fait un accessoire d’oreille, celle-ci est « coincée » dans ce plastique. C’est le côté graphique qui m’attirait ici, avec le profil parfait de mon modèle."
Marion Saupin
Ludivine, le modèle pour cette image, raconte. "Il y a quelque chose d’assez dingue avec le travail de Marion Saupin : il y a souvent ce côté intelligent de bidouiller des trucs ; ça a l’air de rien, et une fois la prise de vues effectuée, cela rend de manière très différente. Je me suis tout de suite dit en voyant cet objet que je n’avais pas encore sur l’oreille que cela avait dû mettre du temps à être fabriqué ; c’est fait de rien, mais ça rendra quelque chose de beau. Lors de la séance, je me suis dit que l'objet monté avait l’air fragile et qu’il ne fallait pas que je bouge, que je sois concentrée, mais c’était finalement léger et agréable. Cela m’a fait penser à un déploiement, une fleur qui se déploie sur l’oreille, ou à des plumes. Je trouvais enfin intéressant que Marion me peigne l’oreille ; quand je regarde la photo finalisée, on dirait presque que l'oreille et la cuillère ne forment qu’un unique bijoux."
Marion Saupin
Ludivine, le modèle pour cette image, raconte. "Il y a quelque chose d’assez dingue avec le travail de Marion Saupin : il y a souvent ce côté intelligent de bidouiller des trucs ; ça a l’air de rien, et une fois la prise de vues effectuée, cela rend de manière très différente. Je me suis tout de suite dit en voyant cet objet que je n’avais pas encore sur l’oreille que cela avait dû mettre du temps à être fabriqué ; c’est fait de rien, mais ça rendra quelque chose de beau. Lors de la séance, je me suis dit que l'objet monté avait l’air fragile et qu’il ne fallait pas que je bouge, que je sois concentrée, mais c’était finalement léger et agréable. Cela m’a fait penser à un déploiement, une fleur qui se déploie sur l’oreille, ou à des plumes. Je trouvais enfin intéressant que Marion me peigne l’oreille ; quand je regarde la photo finalisée, on dirait presque que l'oreille et la cuillère ne forment qu’un unique bijoux."
La série "Re-cycle" de Marion Saupin a été retenue par Gérald Vidamment, rédacteur en chef de Compétence Photo pour concourir aux Zooms 2020, organisés par le Salon de la Photo.
VOTEZ pour Marion Saupin et sa série intitulée "Re-cycle".
>> CLIQUEZ ICI pour voter << <<
INVITATION Pour vous remercier de votre vote, vous recevrez prochainement par mail une invitation au Salon de la Photo 2020, qui se tiendra du 5 au 9 novembre 2020.
DÉCOUVRIR la série complète "Re-cycle"
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Pourquoi avoir choisi Marion Saupin ?
C’est l’histoire d’une myriade d’objets jetables et d’emballages à utilisation unique ; tous certifiés non garantis à vie. À en croire notre folie consumériste, ils seraient néanmoins absolument indispensables à notre bien-être. Tantôt contenants, tantôt contenus, ils envahissent la planète, capitonnent les fonds marins, et finissent par gagner notre indulgence, se rendant alors avantageusement invisibles.
Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent ; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire ; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver ; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée.
Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé.
Gérald Vidamment
Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent ; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire ; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver ; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée.
Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé.
Gérald Vidamment