Membre du jury de l’appel à candidature “Les femmes de ma vie”, organisé par Compétence Photo à l’occasion du Salon de la Photo 2015, Christine Rogala est l’auteur d’une série photographique également intitulée “Les femmes de ma vie”, présentée pour la première fois en novembre 2014. Elle nous parle de la genèse de ce projet.
Nous nous sommes rencontrés lors de la présentation de ta série « Les femmes de ma vie » en novembre 2014. Ces femmes, ce sont tes amies, rencontrées ces trente dernières années. Des amies « que j’ai choisies et qui m’ont choisie », comme tu le soulignes. Comment est née cette envie de les photographier et de réaliser une galerie de portraits ?
Par hasard, en fait. Des essais en studio avec l’une d’elles m’avaient donné envie d’en faire une série, ce qui m’a amenée à proposer à d’autres de participer. Ce n’est qu’à partir de la troisième, alors que l’idée n’était pas claire auparavant, que j’ai réellement décidé que cette série serait consacrée à mes amies.
L’idée du diptyque est venue encore plus tard, née de la frustration de ne montrer d’elles qu’une facette et de l’envie de leur donner la parole.
Par hasard, en fait. Des essais en studio avec l’une d’elles m’avaient donné envie d’en faire une série, ce qui m’a amenée à proposer à d’autres de participer. Ce n’est qu’à partir de la troisième, alors que l’idée n’était pas claire auparavant, que j’ai réellement décidé que cette série serait consacrée à mes amies.
L’idée du diptyque est venue encore plus tard, née de la frustration de ne montrer d’elles qu’une facette et de l’envie de leur donner la parole.
Chaque portrait est présenté sous la forme d’un diptyque, où les images semblent tantôt converser, tantôt faire volte-face. Pourquoi ce choix ? Comment se sont organisées les séances et la sélection finale des images ?
Les séances de prise de vues duraient une dizaine de minutes, selon un protocole unique et simple : un tabouret, une source de lumière, un ventilateur et une chanson – toujours la même – que je jouais deux fois, et qui offrait un espace de liberté où chacune avait la possibilité de bouger selon son propre ressenti.
Pour certaines, la sélection était rapide et “la” photo ressortait d’une façon évidente pour moi. Pour d’autres, j’y ai passé beaucoup plus de temps. Choisir une photo revient à sacrifier toutes les autres, ce qui est assez douloureux. Dans ce cas précis, différentes phases de contrôle et de lâcher-prise se succèdent au cours d’une même séance, laissant apparaître de nombreux aspects de la personnalité de chacune. Je devais donc choisir parmi une multitude de femmes, celle que j’allais mettre en avant.
Puis j’ai proposé à mes amies de choisir leur image préférée dans une sélection large, et de présenter la série sous la forme de diptyques. Ça m’a permis à la fois de montrer davantage de chacune – et donc d’apaiser ma frustration – tout en les impliquant plus intimement encore dans ce projet qui est ainsi également devenu le leur.
Les séances de prise de vues duraient une dizaine de minutes, selon un protocole unique et simple : un tabouret, une source de lumière, un ventilateur et une chanson – toujours la même – que je jouais deux fois, et qui offrait un espace de liberté où chacune avait la possibilité de bouger selon son propre ressenti.
Pour certaines, la sélection était rapide et “la” photo ressortait d’une façon évidente pour moi. Pour d’autres, j’y ai passé beaucoup plus de temps. Choisir une photo revient à sacrifier toutes les autres, ce qui est assez douloureux. Dans ce cas précis, différentes phases de contrôle et de lâcher-prise se succèdent au cours d’une même séance, laissant apparaître de nombreux aspects de la personnalité de chacune. Je devais donc choisir parmi une multitude de femmes, celle que j’allais mettre en avant.
Puis j’ai proposé à mes amies de choisir leur image préférée dans une sélection large, et de présenter la série sous la forme de diptyques. Ça m’a permis à la fois de montrer davantage de chacune – et donc d’apaiser ma frustration – tout en les impliquant plus intimement encore dans ce projet qui est ainsi également devenu le leur.
Au-delà du simple portrait, cette série nous fait entrer dans l’intimité du sujet et de sa relation avec la photographe. Les images lèvent ainsi le voile sur la vulnérabilité de chacun. Peut-on parler de fragilité de l’instant ?
Je trouve au contraire que cet instant là n’est pas fragile du tout. Il souligne un lien qui est une grande force et le résultat d’une construction solide. Il implique aussi l’acceptation de cette vulnérabilité, ce qui demande pas mal de courage.
Je trouve au contraire que cet instant là n’est pas fragile du tout. Il souligne un lien qui est une grande force et le résultat d’une construction solide. Il implique aussi l’acceptation de cette vulnérabilité, ce qui demande pas mal de courage.
Sur quel nouveau projet travailles-tu actuellement ?
Je continue à travailler sur les femmes, mais je ne les connais pas cette fois-ci. J’ai démarré l’année dernière un tour de France chez l’habitante.
Je passe la soirée avec ces femmes, je dors chez elles, et lorsque je les photographie le lendemain matin, elles ne sont plus tout à fait des inconnues.
La série s’intitule “françaises” et devrait comporter une centaine d’images au final.
Je continue à travailler sur les femmes, mais je ne les connais pas cette fois-ci. J’ai démarré l’année dernière un tour de France chez l’habitante.
Je passe la soirée avec ces femmes, je dors chez elles, et lorsque je les photographie le lendemain matin, elles ne sont plus tout à fait des inconnues.
La série s’intitule “françaises” et devrait comporter une centaine d’images au final.
Tu as accepté de rejoindre le jury de l’appel à candidature « Les femmes de ma vie », et je t’en remercie. Qu’imagines-tu découvrir comme images ?
Des images fortes et personnelles. En fait je suis curieuse et excitée à l’idée de découvrir ces images, mais je n’ai pas d’idées préconçues.
Des images fortes et personnelles. En fait je suis curieuse et excitée à l’idée de découvrir ces images, mais je n’ai pas d’idées préconçues.