Compétence Photo et La Galerie Palladion se sont associés pour exposer durant plus d'un mois cinq photographes, suivis depuis plusieurs années par le magazine. Parmi eux, le photographe toulousain d'origine italienne Ivano Coltellacci. La série "Corps éthérique" d'Ivano Coltellacci, rencontré il y a quelques années, a été publiée dans le numéro 28. C'est cette même série qui sera exposée à la Galerie Palladion, du 8 juin au 13 juillet.
Présent le 8 juin prochain pour la lecture de portfolios et le vernissage, Ivano a accepté de répondre à quelques questions sur son travail.
Présent le 8 juin prochain pour la lecture de portfolios et le vernissage, Ivano a accepté de répondre à quelques questions sur son travail.
© Ivano Coltellacci • Tous droits réservés
Quel regard portes-tu aujourd'hui sur ton travail ?
Il m'est impossible d'avoir une réponse sûre de ce qui est en perpétuel changement, et en effet, il est plus facile de se poser cette question que d'y répondre. Spontanément, je dirais une attention plus analytique et plus sévère, autant sur le fond que sur la forme, car je suis habité par le souci de la qualité et du respect pour le spectateur. Mais en grandissant nous nous habituons à bien d'autres choses qu'à la pesanteur. On finit par apprendre à lâcher prise, à vivre le pouvoir du moment présent, à y plonger lorsqu’on dessine son imagination.
Je crois que la seule qualité requise par un façonneur d'images est de s'étonner. S'émerveiller toutes les fois qu'il réussit à transposer sa pensée en image : la représentation visible d'une pensé imperceptible. Aujourd'hui je ressens davantage cette énergie, une volonté ou un sens derrière ce qui m'arrive.
Avec mes photographies, je ne cherche pas à raconter une histoire, mais à figer l’espoir de questionner le spectateur. Lui montrer une vision qu’il n'a peut-être pas de point commun avec la mienne mais qui peut susciter une émotion allant au-delà des formes manifestes et qui touche à son inconscient. Selon moi, ce que l'auteur a voulu dire est moins important si l’image a le pouvoir de manipuler la sensibilité du spectateur et le confronter à des plaisirs ou à des douleurs intimes.
En essayant de résoudre le problème esthétique, j'essaie aussi de révéler des questions éthiques. Pour moi, les choses telles que l'amour et la mort, l'espoir et l'inquiétude, le désir et le dégout sont révélés à travers le critère esthétique, la beauté - le prédécesseur de l'éthique. La photographie m'aide finalement à me connaître.
C'est ta première exposition dans une galerie. Comment appréhendes-tu cette opportunité ?
Avec sérénité, et conscient de vivre une opportunité marquante et extrêmement motivante. Je suis curieux, interrogateur, impatient, de voir mes œuvres sur le mur de ce lieu habituellement dédié à des artistes plus confirmés. Le sentiment d'euphorie sur les événements entraîne l’apparition d’une certaine forme d’orgueil, mais celui-ci ne risque pas de m'éloigner de ma capacité de rester humble. Cette chance m'offrira le rapprochement avec un public sans doute plus exigent. J'aspire à ne pas les décevoir, tout en restant simplement à l'écoute de leur sensibilité vis-à-vis de mon travail.
Comment perçois tu la démarche entreprise par Compétence Photo à travers les Irréelles et qu'est ce qui t'intéresse plus particulièrement dans celle-ci ?
Avec un voyage dans les villes de France, Les Irréelles inventent une existence physique au magazine en kiosque. Une innovation qui marque la différence et l'ambition de la rédaction de se rapprocher de ses lecteurs. Je perçois l'enjeu pour Compétence Photo de devenir le magazine de référence pour la photographie amateur : jouer un premier rôle pour révéler et accompagner des éventuels futur talents. J'aime la formule : Compétence Photo accélérateur de talents.
Cette formule me séduit, et elle ne peut que mobiliser. Amoureux des rencontres et du partage, il me tarde d'être un acteur de cet événement. Les ingrédients de ces rencontres souderont des relations durables, plus fortes que celles des réseaux sociaux. Je crois enfin dans l'émulation positive. Je m’attends tout simplement à un espace pour s'entraider, échanger de l'inspiration et lancer des initiatives.
Cette exposition est l'occasion pour toi de franchir le pas du statut d'amateur au statut d'auteur photographe. Est-ce important pour toi ?
Oui et non. Non, parce que ce statut ne changera fondamentalement pas ma façon de réaliser mes images. Oui, parce que il reste un préalable nécessaire pour vendre ses photographies. Sur le plan professionnel, je ne me sentirai pas grandi du fait d'avoir le statut d'auteur photographe : il s'agit d'une simple pratique administrative. Mais je reste lucide sur le fait que cela m'ouvre des possibilités comme celle-ci, et d'autres sans doute à venir.
Sur le plan sentimental, le mot « amateur » me correspond car il contient le mot « aimer ». J'espère de ne pas perdre cette relation d'amour que j'ai avec mes photographies.
Il m'est impossible d'avoir une réponse sûre de ce qui est en perpétuel changement, et en effet, il est plus facile de se poser cette question que d'y répondre. Spontanément, je dirais une attention plus analytique et plus sévère, autant sur le fond que sur la forme, car je suis habité par le souci de la qualité et du respect pour le spectateur. Mais en grandissant nous nous habituons à bien d'autres choses qu'à la pesanteur. On finit par apprendre à lâcher prise, à vivre le pouvoir du moment présent, à y plonger lorsqu’on dessine son imagination.
Je crois que la seule qualité requise par un façonneur d'images est de s'étonner. S'émerveiller toutes les fois qu'il réussit à transposer sa pensée en image : la représentation visible d'une pensé imperceptible. Aujourd'hui je ressens davantage cette énergie, une volonté ou un sens derrière ce qui m'arrive.
Avec mes photographies, je ne cherche pas à raconter une histoire, mais à figer l’espoir de questionner le spectateur. Lui montrer une vision qu’il n'a peut-être pas de point commun avec la mienne mais qui peut susciter une émotion allant au-delà des formes manifestes et qui touche à son inconscient. Selon moi, ce que l'auteur a voulu dire est moins important si l’image a le pouvoir de manipuler la sensibilité du spectateur et le confronter à des plaisirs ou à des douleurs intimes.
En essayant de résoudre le problème esthétique, j'essaie aussi de révéler des questions éthiques. Pour moi, les choses telles que l'amour et la mort, l'espoir et l'inquiétude, le désir et le dégout sont révélés à travers le critère esthétique, la beauté - le prédécesseur de l'éthique. La photographie m'aide finalement à me connaître.
C'est ta première exposition dans une galerie. Comment appréhendes-tu cette opportunité ?
Avec sérénité, et conscient de vivre une opportunité marquante et extrêmement motivante. Je suis curieux, interrogateur, impatient, de voir mes œuvres sur le mur de ce lieu habituellement dédié à des artistes plus confirmés. Le sentiment d'euphorie sur les événements entraîne l’apparition d’une certaine forme d’orgueil, mais celui-ci ne risque pas de m'éloigner de ma capacité de rester humble. Cette chance m'offrira le rapprochement avec un public sans doute plus exigent. J'aspire à ne pas les décevoir, tout en restant simplement à l'écoute de leur sensibilité vis-à-vis de mon travail.
Comment perçois tu la démarche entreprise par Compétence Photo à travers les Irréelles et qu'est ce qui t'intéresse plus particulièrement dans celle-ci ?
Avec un voyage dans les villes de France, Les Irréelles inventent une existence physique au magazine en kiosque. Une innovation qui marque la différence et l'ambition de la rédaction de se rapprocher de ses lecteurs. Je perçois l'enjeu pour Compétence Photo de devenir le magazine de référence pour la photographie amateur : jouer un premier rôle pour révéler et accompagner des éventuels futur talents. J'aime la formule : Compétence Photo accélérateur de talents.
Cette formule me séduit, et elle ne peut que mobiliser. Amoureux des rencontres et du partage, il me tarde d'être un acteur de cet événement. Les ingrédients de ces rencontres souderont des relations durables, plus fortes que celles des réseaux sociaux. Je crois enfin dans l'émulation positive. Je m’attends tout simplement à un espace pour s'entraider, échanger de l'inspiration et lancer des initiatives.
Cette exposition est l'occasion pour toi de franchir le pas du statut d'amateur au statut d'auteur photographe. Est-ce important pour toi ?
Oui et non. Non, parce que ce statut ne changera fondamentalement pas ma façon de réaliser mes images. Oui, parce que il reste un préalable nécessaire pour vendre ses photographies. Sur le plan professionnel, je ne me sentirai pas grandi du fait d'avoir le statut d'auteur photographe : il s'agit d'une simple pratique administrative. Mais je reste lucide sur le fait que cela m'ouvre des possibilités comme celle-ci, et d'autres sans doute à venir.
Sur le plan sentimental, le mot « amateur » me correspond car il contient le mot « aimer ». J'espère de ne pas perdre cette relation d'amour que j'ai avec mes photographies.
© Ivano Coltellacci • Tous droits réservés
© Ivano Coltellacci • Tous droits réservés
Quelques liens de plus...
Les rencontres Irréelles #4 à Toulouse
La Galerie Palladion
Le site d'Ivano Coltellacci
Les quatre autres photographes exposés lors des Irréelles #4 à Toulouse
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