Rémi est une personne discrète. Posée, réfléchie, attentive. Rencontré sur le web il y a un peu plus d’un an, j’ai découvert ses images au fil des mois. Souvent, je me suis étonné de fermer les yeux pour mieux les écouter. Un peu comme si une poignée de notes éparses s’était substituée à quelques grains de pixels. Etrange sensation où vous vous retrouvez transporté au cœur de scènes, sans trop savoir par quel miracle vous avez atterri là. Sur la route. Face aux embruns. Ou encore au beau milieu d’une symphonie de câbles irlandais. J’y suis allé, sans savoir comment, sans bouger. J’y suis allé. J’ai écouté.
Le Festival de la Photo de Toulouse fut l’occasion de croiser ce faiseur d’images sonores, originaire de la Ville Rose. Et de découvrir une série dont je ne connaissais que quelques fragments. Réalisée avec un Holga, Nos Vies Passantes est une petite fenêtre ouverte sur un carré de vie, où le minéral côtoie le végétal. Et l’humain, tantôt en transit, tantôt s’abandonnant à une douce somnolence. Un instant, ou même deux. Parfois plus. Le temps d’écrire un brin de sa vie.
Je laisse à Rémi le soin d’écrire le reste de son histoire.
Je laisse à Rémi le soin d’écrire le reste de son histoire.
« La série est née petit à petit et a évolué avec le temps. L’envie initiale était de bâtir une série cohérente en prenant le temps, sur un sujet suffisament ouvert pour me permettre d’y travailler sur le long terme. Essayer d’articuler quelque chose sur plusieurs images.
La majorité des images a été prise sur les berges de la Garonne ou du canal du Midi, les images qui semblent plus urbaines sont toutes situées dans la périphérie proche de ces lieux.
Les quais de la Daurade et de Saint Pierre, sont des lieux de vie privilégiés, dans la mesure où il ne sont pas simplement des lieux de transit, mais des endroits où le passant habite un peu le lieu lorsqu’il s’y promène, où il l’investit.
Outre le fait qu’ils soient très photogéniques, j’ai rapidement choisi ces lieux en me disant qu’il pourrait s’y passer quelque chose. »
La majorité des images a été prise sur les berges de la Garonne ou du canal du Midi, les images qui semblent plus urbaines sont toutes situées dans la périphérie proche de ces lieux.
Les quais de la Daurade et de Saint Pierre, sont des lieux de vie privilégiés, dans la mesure où il ne sont pas simplement des lieux de transit, mais des endroits où le passant habite un peu le lieu lorsqu’il s’y promène, où il l’investit.
Outre le fait qu’ils soient très photogéniques, j’ai rapidement choisi ces lieux en me disant qu’il pourrait s’y passer quelque chose. »
« J’ai commencé la série en m’imposant deux contraintes, l’une géographique, l’autre photographique, en privilégiant les points hauts pour adopter le point de vue d’un observateur.
A mon sens, cet angle plongé provoque une mise à distance et favorise peut être l’interprétation des images, laissant ainsi de la place au lecteur pour s’approprier la scène – et éventuellement s’y projeter ou y ressentir quelque chose. »
A mon sens, cet angle plongé provoque une mise à distance et favorise peut être l’interprétation des images, laissant ainsi de la place au lecteur pour s’approprier la scène – et éventuellement s’y projeter ou y ressentir quelque chose. »
« Ce qui m’intéressait, c’était de prendre des passants dans leur environnement, d’essayer de mettre en avant, dans cette unité de lieu, quelque chose de commun entre tous.
L’idée était de profiter du rendu Holga pour esquisser les silhouettes des passants, tenter de les rendre anonymes, lointains et finalement assez semblables, proches de chacun. »
L’idée était de profiter du rendu Holga pour esquisser les silhouettes des passants, tenter de les rendre anonymes, lointains et finalement assez semblables, proches de chacun. »
« J’ai photographié en dilletante sur quasiment une année et sans définir de limite. D’ailleurs même si je présente la série aujourd’hui, je pense continuer à la travailler, sous cette forme, ou pourquoi pas très différement. »
« A vrai dire, j’aimerais mêler des textes et une bande son à ces images afin d’aller un peu plus loin dans l’exploration de cette thématique.
L’aboutissement absolu (!) serait d’en faire un petit livre, une fois que ce projet sera un peu plus consistant. »
L’aboutissement absolu (!) serait d’en faire un petit livre, une fois que ce projet sera un peu plus consistant. »
« Pour cette série, j’ai choisi d’utiliser un Holga pour plusieurs raisons. D’une part parce que c’était mon seul moyen pour moi de faire du 6x6 dans la mesure où un Holga est financièrement très accessible. Ensuite pour les raisons évoquées plus haut (question de rendu, d’ambiance, de mise à distance…). Je l’avais déjà utilisé à plusieurs reprises avant de me lancer dans Nos Vies Passantes. »
NOS VIES PASSANTES
Une série d'images de Rémi Lagoin
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Reproduction interdite - Tous droits réservés © Rémi Lagoin
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